Dans le test du dessin d’arbre la consigne est bien précise : « dessinez un arbre, sauf un sapin ».
En fait, j’accompagne parfois l’étude graphologique de ce test car tout simplement, il est riche en tant que révélateur de la personnalité. On y décèle également des talents professionnels. Il a été utilisé pendant longtemps dans le cadre du recrutement mais également en psychiatrie. Pour ma part, je le considère comme un atout formidable dans l’orientation professionnelle.
Combien de fois ai-je vu de grands yeux étonnés en précisant « sauf un sapin » !
Je vois bien qu’un petit discours intérieur se met rapidement en marche : « d’abord on nous fait dessiner ! En plus on ne peut même pas faire ce qu’on veut ! ».
En réalité, on est amené à dessiner plusieurs arbres (ce que je ne dis pas au début). Je me souviens d’une femme qui arrivée au troisième arbre « l’arbre de rêve » avec la consigne : « Dessinez un arbre imaginaire, comme vous le souhaitez, un arbre de rêve qui n’existe pas forcément dans la réalité » se tourne vers moi d’un air réjoui . Avec un regard malicieux, elle me lance « et là je peux faire un sapin ? ».
« Oui, si c’est votre arbre imaginaire, faites comme vous le sentez ». Finalement elle n’a pas fait un sapin mais un arbre avec une superbe envergure et des formes très riches.
La représentation du sapin est assez stéréotypée. Ainsi les qualités du dessinateur sont un peu « enfermées » et les aiguilles éventuelles sont comparables à un système de défense. Voilà pourquoi en principe pour le premier arbre on évite ce schéma. Ceci dit, si vous me dites « moi je veux absolument dessiner un sapin » faites donc, mais cela va s’analyser, vous pouvez être sûr.
Pourquoi le dessin d’arbre ?
Dans l’histoire, dans la littérature, dans la philosophie, l’arbre a été associé à l’image de l’homme, à la sagesse, à la connaissance. L’arbre de la Génèse, l’arbre de la justice rendue par Saint-Louis, les révélations qui lui sont associées (dans le chamanisme notamment), sa verticalité, sa croissance, le rythme des saisons qui rappelle les « saisons de la vie ». L’arbre est un symbole profond, archaïque et universel. L’inconscient de l’homme attribue à l’arbre une image de lui-même. En dessinant un arbre, l’homme se projette. Son dessin montre le rapport au concret avec le tronc, le mental avec la partie supérieure et le feuillage, la communication avec l’étalement de l’arbre, la façon de s’octroyer une place comme l’arbre le fait dans la forêt parmi les autres arbres.
dessin extrait du cours par correspondance
Plus que cela, le dessin d’arbre montre comment la personne se situe actuellement, face à sa vie, face à ses projets. Son potentiel et ses richesses transparaissent dans le dessin d’arbre aussi simple soit-il. C’est tellement parlant pour les adultes et les adolescents. Ce serait dommage de s’en priver !
Ensuite, il y a la confrontation avec soi-même : faire le point avec ce que dit notre arbre en quelque sorte. Accepter ses imperfections, tirer parti des qualités, décider de ce que l’on veut faire évoluer.
Sylvie Chermet-Carroy
Graphologue
Orientation professionnelle, recrutement